Le jour s’est levé…

…sur une étrange idée Je crois que j’ai rêvé, Que ce soir je mourais

chantait le groupe Téléphone.

Le jour s’est bien levé le matin de Pâques, et le monde a changé. Le rêve est bien devenu réalité : la mort a été vaincue, le Fils de Dieu est sorti vivant du tombeau ! C’est le cœur de la foi chrétienne que nous fêtons à Pâques, c’est ce qui fait toute la différence. La spécificité même du christianisme, c’est bien cela : la résurrection du Christ ! C’est la clef de voûte de toute notre foi. Il est vivant ! Ce n’est pas un rêve, la mort n’a pas le dernier mot sur nos existences. Si lui vit, alors nous aussi nous vivrons avec lui, parce qu’il nous l’a promis. Cette résurrection, qu’ont annoncée les premiers disciples, est ce qui nous fait tenir dans les pires adversités et qui nous comble de joie.

Le jour de Pâques est le premier jour du monde nouveau. Au début de la Genèse, il est écrit : « Il y eut soir, il y eut matin : premier jour ». Saint Jean nous dit dans son évangile : « Le premier jour de la semaine, le matin, Marie Madeleine se rend au tombeau ». Difficile de ne pas voir un lien entre les deux… La Genèse nous raconte le premier jour de la création, et Saint Jean celui de la recréation ! Dieu a repris son œuvre défigurée par le péché et lui a redonné un beau visage saint, irréprochable et surtout radieux de lumière, sans les ombres de la mort. Le matin de Pâques est le premier matin du monde nouveau. Un jour qui ne connaîtra pas de fin, un jour éternel, celui de Dieu.

C’est un drôle de sentiment que l’on ressent au jour de Pâques, déjà un peu pendant la Vigile, mais surtout au matin. Un trouble agréable, un trouble sur fond de joie. C’est le sentiment que l’on ressent souvent à l’aube, avant même l’aurore, quand les premiers rayons du soleil n’ont pas encore percé l’horizon. On sait que le soleil va arriver, mais il n’est pas encore là. Il fait déjà moins nuit, mais la lumière ne règne pas encore totalement. Ainsi en va-t-il de notre monde à l’heure actuelle. Nous croyons que le Sauveur va revenir, mais il n’est pas encore pleinement présent. C’est une lumière qui commence à percer l’ombre : l’aube !

Alors, restons simplement là et silencieux dans le jour qui s’apprête à se lever, et soyons prêts à recevoir les premiers rayons du soleil sur notre visage qui nous fera contempler le retour victorieux du Seigneur des seigneurs.