Ça y est, nous avons fêté la Pentecôte, le mystère de la réalisation dans l’humanité toute entière de ce que le christ a accompli pour nous en son humanité. C’est la dernière des grandes fêtes liturgiques de l’année. Et bien que reste-t-il à présent ? Nous avons tout fêté ! Encore quelques petits rendez-vous dans notre calendrier liturgique, mais jusqu’à la fin de l’année, nous avons terminé…Ça fait longtemps à attendre tout de même, avant de repartir dans l’Avent, Noël…. Et ce temps dans lequel nous entrons à nouveau, s’appelle le “temps ordinaire”. Il se distingue donc des temps spécifiques tel que l’Avent, le temps de Noël, le Carême et le temps Pascal.  

C’est un temps “ordinaire”, un temps qui n’est pas marqué, un temps du quotidien, on pourrait dire. En fait, c’est le temps qui prend son temps. C’est le temps qui nous permet de comprendre, en le vivant, ce que nous avons reçu pendant les temps spéciaux. Nous vivons dans le temps et l’on ne peut pas s’en extraire, quoi que l’on fasse, nous sommes plongés dedans. Et nous avons besoin du temps pour comprendre et assimiler les mystères que Dieu nous partage. Les anges ne vivent pas dans le temps, ils comprennent en un instant tout ce qu’ils ont besoin de comprendre. Il en est autrement pour nous. Nous sommes un peu lents à la détente ! Il nous faut même parfois des années pour saisir ce qui nous est arrivé, ou nous arrive encore.  

Le temps liturgique dans lequel nous entrons, c’est précisément l’occasion de prendre lentement conscience de ce que Dieu a déjà fait en nous. Et cela se fait dans le plus ordinaire du quotidien. Pas besoin de choses extraordinaires, mais juste la banalité de la régularité d’une vie juste. Ce quotidien est parfois lourd, on rêve d’évasions, de fêtes, de voyages, et pourtant, une bonne part de notre accomplissement le plus profond se fait dans notre ouvrage sans cesse remis sur le métier des jours les plus “ordinaires”. Et cela n’est pas sans une “mystique du jour normal”. On peut trouver Dieu dans la normalité banale de son quotidien, et c’est justement à cela que sert le temps ordinaire!