Nous avons fêté Pâques, et ce jour, en plus de faire mémoire de cet évènement inouï qu’est la Résurrection du Christ, nous fait entrer dedans. Le Sauveur n’est pas resté lié à la mort. La mort n’a pas pu garder une telle vie. La Vie a supporté la mort et la mort a rendu la Vie. Voilà bien ce que nous avons vécu pendant la Sainte Vigile : Nous avons été rendus à la Vie !  

Mais à présent, que se passe-t-il ? Tout cela, ces 40 jours de préparation et la célébration de ces Jours Saints, pour laisser retomber le soufflé, reprendre sa vie comme si de rien n’était ? La résurrection ça change tout, dès ici-bas, et pas que pour “après”. La Résurrection n’est pas qu’une vie après la mort. Elle entre dans chacune de nos vies, lorsque nous en chassons tout ferment de mort. Lorsque nous laissons la grâce de Dieu délier ce qui en nous est prisonnier. Lorsqu’avec le Christ nous triomphons de nos peurs, de nos doutes, de nos rancœurs, de nos haines, de nos mensonges, de nos trahisons, … quand nous laissons la lumière du Vivant chasser les ténèbres dans ces parties de nos cœurs qui ressemblent plus à des tombeaux qu’à des varangues… 

Ce qui s’est passé dans cette roche creusée dans une colline face à Jérusalem au premier siècle, nous concerne directement. Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche (grand détracteur de la foi chrétienne) disait : “je croirai en Dieu, quand les chrétiens auront des têtes de sauvés”. Avons-nous des têtes de sauvés ? Sommes-nous sortis du tombeau ? Ou par faiblesse et/ou confort ne préférons nous pas le linceul douillé de nos vices et nos échecs, plutôt que l’air frais et vivifiant de l’envoi en mission du Sauveur ?  

Oui, comme le Christ, vraiment nous sommes vivants et debout !