“Oh non !… le carême commence la semaine prochaine!…Pffff…” Voilà bien une réflexion classique à l’approche du fatidique Mercredi des Cendres. On se dit qu’on est parti pour quarante jours de souffrance, d’effort, sans sourire,… le tout ouvert par une parole qui peut faire froid dans le dos quand on s’arrête dessus : “tu es poussière et tu retourneras à la poussière”.  

Un temps particulier, que l’Eglise nous invite à marquer de manière visible par un changement de nos habitudes, une accentuation de notre vie de prière, sommes toute, un vrai retour à Dieu. Nous le savons, ce temps est polarisé par Pâques. Nous cherchons à nous préparer à célébrer, et donc recevoir à nouveau, la grâce du Ressuscité. Et donc, ce qui apparaît comme un retranchement (un effort, se passer de chocolat et de bonbons, ou de smartphone) débouche en réalité sur une surabondance de vie.  

Le carême est un moment où l’on saisit plus particulièrement que l’on ne s’accomplit pas dans de “l’avoir” ni du “faire”. On se dessaisit de tout cela, pour être transformé de l’intérieur. On manifeste ainsi, par des actes très concrets son désir d’être uni à Dieu, qu’il prenne (ou reprenne) toute la place qui est la sienne.  

Par exemple, le jeûne. Je parle du jeûne par excellence, celui de nourriture. Ce manque de nourriture suscite en nous la faim. Et cette faim physique que l’on ressent, nous permet de saisir ce qui se passe lorsque notre âme a faim de Dieu. C’est donc une dépossession pour une bénédiction. Il faut apprendre à mourir pour ressusciter.  

Alors entrons dans ce temps béni de la conversion, pour parvenir dans la joie à la résurrection ! 

Frére Etienne